Le connecteur temporel ou spatial, ou connecteur spatio-temporel, connaît deux sens différents, selon que la notion est employée dans son sens précis, ou dans un sens plus étendu.

Dans son sens précis, le connecteur est un mot ou un groupe de mots qui assure la liaison entre des propositions, des phrases, ou des paragraphes. Il contribue ainsi à la construction du texte. Le connecteur temporel a pour fonction d’établir la chronologie du récit, le connecteur spatial situe généralement des éléments descriptifs les uns par rapport aux autres.

Mais il n’est pas rare que la notion de connecteur temporel ou spatial soit utilisée de manière plus floue et recouvre n’importe quelle indication de temps et d’espace.

Certains justifient ce dernier emploi par l’idée qu’il n’est pas forcément indispensable au collège de savoir distinguer le connecteur temporel ou spatial des autres indicateurs de temps et d’espace ; mieux vaut sans doute dans ce cas ne pas utiliser le terme de connecteur que de l’employer dans un sens qui n’est pas le sien.

Ce rappel étant posé, nous nous efforcerons ci-dessous de proposer un classement permettant de répondre aux deux définitions.

Les connecteurs temporels

Les connecteurs temporels, comme nous en avons rappelé le sens précis, situent les actions les unes par rapport aux autres et permettent d’établir la chronologie du récit.

Ces connecteurs peuvent être :
 des adverbes ou des locutions adverbiales : alors, d’abord, puis, ensuite, enfin, finalement....
 des conjonctions de coordination ou de subordination : et, en même temps que, après que, avant que...
 des groupes nominaux (ou pronominaux), précédés ou non d’une préposition : la semaine suivante, après ça, après quoi, trois jours plus tôt, après ces événements, la veille, le lendemain...

Ces connecteurs ont essentiellement pour rôle de situer les actions les unes par rapport aux autres en exprimant l’antériorité, la simultanéité ou la postériorité. Voir aussi les subordonnées circonstancielles de temps.

D’autres indicateurs de temps, importants pour le récit, peuvent venir les compléter mais il ne s’agit pas à proprement parler de connecteurs car ils ne servent pas à assurer la liaison entre les phrases ou les paragraphes. C’est le cas en particulier des indicateurs de temps exprimant :
 une date ou une période situant l’action dans la réalité : le 14 juillet 1789, novembre 18.., ce jour-là, aujourd’hui....
 la durée : pendant dix ans, trois jours durant...
 la fréquence : trois fois par semaine, souvent, tous les ans...

Les connecteurs spatiaux

Considérés dans leur sens précis, les connecteurs spatiaux relient des propositions, des phrases ou des paragraphes en situant dans l’espace les éléments qu’ils mettent en scène ; on les rencontre en particulier dans les descriptions.

Ces connecteurs peuvent être :
 des adverbes ou des locutions adverbiales :au-dessus, en-dessous, tout près, plus haut, devant, derrière.... On peut aussi retenir des adverbes qui fonctionnent ensemble : ici on trouvait les tissus, là les robes. D’un côté... de l’autre côté...
 des groupes nominaux (ou pronominaux), précédés d’une préposition : à gauche, à droite, au fond, à l’arrière, devant lui, au-dessus de sa tête, sous sa main, quelques kilomètres plus loin, deux mètres plus bas....

D’autres indicateurs de lieu, qui ne sont pas à proprement parler des connecteurs, situent directement les choses et les êtres dans l’espace, sans assurer de liens entre les phrases ou les propositions. Il peut s’agir par exemple :
 de lieux nommés directement : à Bordeaux, dans la rue Mazarine, chez mon grand-père, dans la maison de mon enfance...
 de lieux situés par rapport à l’énonciateur/au narrateur au moment où il formule son message : en face de moi, dans la maison où je me trouve...

Notion connexe : les connecteurs logiques